Extraits
Murène de mon coeur
Une fille sortie tout droit des doigts de Dieu,
Là, derrière mes yeux, au monde se mélange,
Elle semble n’avoir ni nom, ni feu ni lieu,
Elle toise les fées, elle tutoie les anges.
Elle m’aime, bien sûr, d’un amour immortel,
Je repose parfois, ma vie contre la sienne,
J’échange mes vieux draps contre son corps pastel,
Durant mes nuits d’ennui aux dents blanches de hyène.
Je la visite comme on va au cimetière
Dans l’espoir que les lueurs des larmes de chagrin,
Changent le marbre mort en Pierre de Lumière.
Une inconnue, parfois, dans la rue, dans un train,
Lui ressemble un instant, alors mon cœur s’emballe,
Pris de spasme antique et de frénésie tribale.
Calvaire de je
La balançoire dans mon cœur
Où fut sise un jour ma Louise,
Oscille encore au vent moqueur,
Sur un portique qui se brise.
Triste comme un vieux toboggan,
Sur lequel seule la pluie glisse…
De la jupe et du catogan,
Je me rappelle les délices.
Les grincements du tourniquet,
Se mêlent aux frissons du sable
Imitant ses cris paniqués,
Devant son corps indéfendable.
La balançoire dans mon cœur,
Où fut sise un jour ma Louise,
Oscille encore au vent moqueur,
Comme une éternelle reprise.
Superbe recueil de poèmes, complément indispensable à « la chorale des cadavres ».
Sincères, profonds…. Vous pensiez ce genre littéraire oublié….. que nenni !!!