Vidar sirotait le verre de rhum que le vieux loup de mer lui avait, comme à son habitude, servi à son insu. Les vapeurs de l’eau-de-vie lui montaient progressivement à la tête et réorganisaient avec bonheur le chantier de ses idées. Il fixa le plafond. Il riait intérieurement en pensant qu’au-dessus de son ravissant salon, il n’y avait qu’un tas de pierres qui faisait fuir les corbeaux. Au delà du crime atroce de l’avortement de masse, il considéra cet immonde et immense gâchis. Son esprit, bercé par les molécules câlines de l’alcool, se plut à imaginer ce qu’il ferait lui, s’il pouvait arracher tous ces petits êtres à leur funeste sort. Il réconcilierait Sparte et Athènes… des corps d’hoplite… des âmes de poète… tout à coup, Vidar se leva avec fracas. Sa chaise tomba à la renverse et son verre vide se brisa sur le sol. Il fit signe à Rocaboy de se mettre en route pour l’aéroport et partit sans un bagage pour New-York.
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